Focus métier – Ingénieure Analyse du Soutien Logistique

Le Soutien Logistique Intégré, c’est quoi ?

Le Soutien Logistique Intégré (SLI) est l’ingénierie de maintenance d’un système complexe définissant le système de soutien. Il s’agit d’une méthode qui permet :

• De maitriser le coût global de possession d’un système : coût d’acquisition (20%) + coûts d’exploitation qui représentent la partie « immergée de l’iceberg » (80%) ;

• D’assurer l’adéquation entre la disponibilité et les coûts.

Aide à la prise de décision dès l’acquisition pour trouver le juste équilibre.

Qu’est-ce que la disponibilité au sens du SLI ?

La disponibilité est l’aptitude d’un dispositif à être en état d’accomplir une fonction ou une mission pour laquelle il a été conçu, à un instant donné ou pendant un intervalle de temps donné.

La fiabilité, la maintenabilité et la logistique de maintenance constituent les trois composantes de la disponibilité.

Le SLI vise à intégrer les conditions de son soutien logistique afin d’assurer un certain niveau de disponibilité, compatible avec les fonctions attendues et conditions d’exploitation.

Ainsi, il prévoit l’entretien (maintenance préventive), les moyens de réparer ou dépanner (maintenance corrective) ainsi que les formations pour les futurs utilisateurs.

De nombreuses tâches sont réalisées sous ces trois activités principales. Parmi elles, la base de données d’analyse du soutien client, le dimensionnement du ravitaillement en pièces de rechange, les flux logistiques (conditionnement, stockage, manutention, transport), la documentation technique (manuel de maintenance, guide technique, notice de fonctionnement), les outillages ou encore, les outils de diagnostic contribuent à optimiser un soutien logistique.

Il y a une prise en compte dès la phase de conception et pendant toute la durée de vie d’un produit ou équipement industriel : suivi, maintien en état sur le long terme.

Il est en lien avec les clients, les utilisateurs et les équipes de développement.

La partie analyse en phase étude correspond à l’Analyse du Soutien Logistique (ASL). Quant au déploiement du soutien en phase de vie série, cela correspond au Maintien en Condition Opérationnelle (MCO).

Le SLI entretient des liens très étroits avec les études de Sûreté de Fonctionnement (SdF). En effet, elles constituent des données d’entrée aux études SLI car elles permettent de dimensionner le système de soutien.

Le SLI est composé de plusieurs pôles métiers pouvant être résumés ainsi :

• L’ASL ;
• La Maintenabilité ;
• La Documentation de Ravitaillement ;
• La Documentation Technique Utilisateur ;
• Les Outillages ;
• La Formation

Schéma simplifié des composantes principales du SLI

Cette méthode s’est développée dans les années 1970 initialement dans le domaine militaire.

Et au quotidien, le Soutien Logistique Intégré ?

Je travaille sur un programme de véhicule militaire en tant qu’Ingénieure ASL (Analyse du Soutien Logistique). Mon métier consiste principalement à mettre en place une base de données logistiques normative appelée BASL (BAse de données du Soutien Logistique) dont une partie sera fournie au client.

Quel est le principe de l’ASL ?

L’Analyse du Soutien Logistique est l’étude du véhicule complet dès sa phase de conception afin de déterminer les candidats qui seront soumis à la maintenance, selon le type de maintenance.

Pour cela, il est primordial que le Bureau d’Etudes fournisse les données d’entrée suivantes :

• La définition produit du véhicule, formalisée par une liste exhaustive de pièces et équipements référencés et classés par fonction.
• Les modélisations 3D du véhicule permettant de visualiser chaque pièce ou ensemble dans son environnement et d’appréhender les problématiques d’accessibilité.

À partir de ces données, je crée la BASL sous Access.

Qu’est-ce qu’une BASL ?

La BAse de données du Soutien Logistique est un outil regroupant, de manière structurée, les données techniques, industrielles et logistiques relatives au système. Elle sera ensuite exploitée durant toute la durée de vie des véhicules.

Je créé une liste des éléments sélectionnés à la suite de l’analyse de ceux concernés par une opération de maintenance, selon des critères d’éligibilité aux objectifs de soutien retenus (appelés les candidats ASL). Celle-ci sert de base pertinente pour la maintenance et est nommée Arborescence logistique. Cette dernière est structurée de manière à identifier des ensembles de pièces constituant un équipement (décomposition des différents organes d’un moteur équipé par exemple), des assemblages de pièces ou encore, à découper des éléments sur plusieurs niveaux de dépendance.

Je réalise ensuite, la LIPC (Liste des Interventions Préventives et Correctives), visant à documenter toutes les opérations de maintenance pouvant être réalisées sur le véhicule à différents Niveaux Technique d’Intervention (NTI). Pour chaque opération, elle détaille :

• Le type de tâche (contrôle, réglage, échange, réparation, lubrification, etc.) ;
• Le niveau NTI de la tâche (équipage, NTI1, NTI2, NTI3) ;
• La procédure technique de la tâche en sous-tâches (préliminaires d’accessibilité, par exemple, l’ouverture du capot moteur ou la vidange d’un fluide) ;
• Les temps d’intervention estimés ou connus ;
• Les outillages, infrastructures, ingrédients à utiliser ;
• Le nombre d’opérateurs selon leur qualification requise (mécanicien, électricien, frigoriste, etc.)
• …

De plus, je renseigne la liste des pièces de rechange ainsi que la liste des outillages dans la BASL.

Lorsque la BASL est complète, la partie test sur les prototypes entre en jeu. En effet, cela permet de valider ou non les procédures de maintenance, en confirmant les durées d’intervention estimées par exemple.

En général, le véhicule sur lequel nous travaillons devrait être à disposition pendant plusieurs semaines. Cela, afin de dérouler toutes les procédures prévues dans le planning. A ce jour, je n’ai pas eu l’opportunité de participer au déroulement des essais sur véhicule.

En vue des modifications et évolutions permanentes de la définition des véhicules, la BASL nécessite des mises à jour régulières, afin d’éviter les obsolescences telles que des références ou des tâches de maintenance précédemment validées devenues obsolètes. Bien que fastidieux, un contrôle rigoureux de cette base est primordial. En effet, la saisie des données est manuelle et au vu de la quantité importante de ces données à l’échelle d’un véhicule, une erreur est vite arrivée.

Interactions avec les autres métiers :

Le service ASL est transverse aux autres métiers du SLI. En effet, nous interagissons avec les services outillage, maintenabilité, documentation technique, diagnostic…

La BASL est un point d’entrée pour le service documentation qui exploite les données de la LIPC et fait le lien. Cela, afin de rédiger les cartes de maintenance qui constituent le manuel de maintenance utilisateur.

La Gestion de configuration soutien est en collaboration avec les métiers du SLI. Elle est garante de l’information, des demandes de modifications en lien avec le produit et les process.

Enfin, lors des réunions hebdomadaires animées par la Gestion de configuration, l’analyse des impacts métier du Soutien est réalisée en fonction des demandes de modification du BE ou des faits techniques remontés par le client.